Nous voici enfin arrivés au moment charnière entre la fin d’ArcTrain et le commencement d’une nouvelle aventure. Alors que nous faisons nos valises métaphoriques (rédaction de nos thèses, nettoyage de nos bureaux, passage à l’étape suivante), on se remémore nos expériences au sein d’ArcTrain. Au cours des dix dernières années, le groupe international de formation graduée a accueilli plus de 150 étudiants et post-doctorants et plus d’une cinquantaine de chercheurs qui étudient ou travaillent à l’Université de Brême et à l’Institut Alfred Wegener en Allemagne, ainsi que dans l’une des dix universités du consortium canadien faisant partie d’ArcTrain. Durant cette décennie, une nouvelle communauté interdisciplinaire des sciences de l’Arctique a vu le jour. Elle comprend aujourd’hui 75 détenteurs de doctorats, fruit de ces longues années de collaboration entre les chercheurs canadiens et allemands. Cette collaboration a mené à de nombreux articles publiés, à la participation à plusieurs conférences d’envergure internationale, mais surtout, à la création de nouvelles amitiés et connexions, et à de nouvelles expériences. Comment peut-on décrire l’impact qu’ArcTrain a eu sur la formation de ces chercheurs en début de carrière en sciences arctiques ? Comme tout bon chercheur qui se respecte, commençons par le début.
Une histoire qui dure depuis 15 ans
Comme toute grande entreprise de recherche, ArcTrain est née d’une longue série de liens individuels. Nos intervenants, Anne de Vernal et Michal Kucera, partagent la même formation disciplinaire en micropaléontologie marine. Ils se sont rencontrés pour la première fois dans le cadre du projet MARGO, plus d’une décennie avant le lancement d’ArcTrain. Le projet MARGO avait pour objectif de rassembler une large communauté scientifique afin de produire une nouvelle reconstruction des températures océaniques lors de la dernière glaciation. L’Arctique s’est avéré être une région particulièrement difficile. À la suite d’une controverse sur l’interprétation des archives fossiles, les futurs intervenants d’ArcTrain ont décidé de tester les hypothèses concurrentes sur l’habitat des espèces vivantes de plancton dans l’environnement moderne le plus analogue, à savoir la baie de Baffin. C’est ainsi qu’au cours de l’été 2008, une expédition allemande avec le Maria S. Merian et une expédition canadienne avec l’Amundsen ont traversé les eaux de ce remarquable océan miniature et ont jeté les bases d’un programme de recherche qui a suivi. La chance a voulu qu’à l’été 2011, la DFG allemande et le CRSNG canadien acceptent de collaborer à la formation de nouveaux chercheurs. Il s’agissait d’une occasion unique et, en s’appuyant sur de nombreux liens bilatéraux entre chercheurs de différentes disciplines, un consortium a commencé à se développer de part et d’autre de l’Atlantique. En novembre 2011, l’équipe centrale a été constituée, les deux acteurs principaux ont été officialisés et un projet de recherche a été soumis. Le premier obstacle a été franchi au printemps 2012 et la proposition complète a été soumise le 30 juillet 2012. Deux mois plus tard, après un marathon de consultations, de répétitions et de préparations, une évaluation conjointe DFG-NSERC a eu lieu à Brême. Le reste appartient à l’histoire. À partir d’octobre 2013, 10 années remarquables d’expérience arctique, de collégialité, de recherche passionnante au-delà des frontières disciplinaires et de rencontres avec tant de jeunes chercheurs enthousiastes, ambitieux et talentueux du monde entier ont suivi.

Au cours des dix dernières années, le dossier le plus important de mon programme de messagerie était ‘IRTG Canada’. Il a été créé avant que le nom ArcTrain ne soit conçu et contient plus de 2000 messages, le plus ancien datant du 11 août 2011. Il émane de Michael Schulz. Il est le père secret du projet et de son nom ! Lors d’une discussion plutôt hilarante au début de la rédaction de la proposition, c’est également lui qui a proposé ‘ArcTrain’ comme nom court pour le projet.
Michal Kucera
Les moments forts d’ArcTrain
À partir de là, nous aurions beaucoup d’histoires à raconter – dont peu font parties de ce blog. Au lieu de cela, nous aimerions rappeler les aspects que nous avons tous vécus et qui nous unissent dans l’expérience ArcTrain.
Réunions ArcTrain
C’est sans aucun doute lors des réunions annuelles que la collaboration et les discussions scientifiques du groupe ArcTrain ont été les plus intenses. Ces réunions rassemblent ArcTrain Canada et Allemagne en personne pour discuter des projets des étudiants et favoriser des mentorats durables au sein de la communauté. Au nom de l’interdisciplinarité, les lieux des réunions changeaient chaque année, avec notamment Banff, Brême, Rimouski, et Montréal (plus d’impressions peuvent être trouvées dans les articles sur les réunions de 2020, 2021 et 2022). Chaque étudiant disposait d’un comité interne composé de chercheurs principaux canadiens et allemands qui jouait le rôle de comité consultatif pour les projets des étudiants. Des conférenciers invités dans le domaine de la recherche arctique ont également été invités à s’exprimer lors des conférencs annuelles ArcTrain afin de permettre à tous les domaines de recherche d’être représentés lors des réunions. Bien entendu, il ne s’agirait pas de conférences sur les sciences arctiques sans un bon évènement pour briser laglace afin que tout le monde se détende et soit prêt à parler de science!

Écoles d’été
Dans le cadre des réunions ArcTrain, des cours d’été ont été organisés en 2015 et 2019 pour permettre aux étudiants d’acquérir une expérience sur le terrain. Elles ont été formidables! Pour un résumé des activités, et des articles de blog amoureusement détaillés sur les activités de chaque jour, vous pouvez regarder cette vidéo cool (bravo à Charles Brunette pour la production!). Valentin, l’un des diplômés d’ArcTrain, se souvient :
Étant donné que je ne fais normalement pas de travail sur le terrain, l’excursion de 2019 a été l’une des rares occasions d’entrer en contact avec le domaine sur lequel j’ai passé tant de temps à réfléchir. La physique, les statistiques et les images satellites fantaisistes peuvent aider à l’évaluation scientifique, mais le fait d’être sur le terrain, de faire l’expérience de d’être en région éloignée, m’a donné un sentiment d’humilité qu’aucune expérience scientifique ne peut transmettre. Je suis profondément reconnaissant à ArcTrain pour cette expérience.
Universités flottantes
En plus des cours d’été, ArcTrain a également organisé des campagnes sur le terrain pour les étudiants, les universités flottantes. Il s’agissait de croisières planifiées à bord du Polarstern pour que les étudiants acquièrent de l’expérience sur le navire et apprennent à échantillonner différents paramètres océanographiques tout au long de la croisière. Trois universités flottantes ont été organisées dans le cadre du programme ArcTrain : la première, en 2015, consistait en une croisière de trois semaines dans l’Arctique, au cours de laquelle les étudiants ont pu participer à l’échantillonnage dans l’océan Arctique. Tout ce que vous voulez savoir sur la deuxième édition, une croisière de six semaines dans le centre de l’Arctique, est décrit ici. La troisième croisière s’est déroulée des îles Canaries à Brême, où les étudiants ont eu l’occasion de travailler avec des mesures passives à bord du navire. Il s’agissait notamment de mesures CTD et de cartographie du sous-sol.
Communication scientifique
Faire des recherches sur l’Arctique – son climat extraordinaire et la menace que le changement climatique fait peser sur cette région fragile – ne soulève pas seulement de nombreuses questions de recherche, mais aussi la nécessité d’une excellente vulgarisation. Fascinés par l’Arctique, les étudiants d’ArcTrain ont essayé de transmettre cette fascination au public autant que possible. Différents types d’activités scolaires ont été organisés en Allemagne (même pendant la pandémie) et au Canada (l’une d’entre elles ayant été quelque peu causée par la pandémie), ainsi que des conférences publiques, non seulement sur des scènes scientifiques, mais aussi dans des lieux particuliers, comme un pub. Un livret a été imprimé, expliquant comment les recherches sur le passé et l’avenir du climat Arctique sont menées, et des vidéos YouTube ont été créées sur les expériences étonnantes des visites de terrain et les expériences amusantes sur la glace. Et ce blog multilingue a été créé par la première cohorte de doctorants au début d’ArcTrain, puis transmis à plusieurs reprises, jusqu’à la fin officielle d’ArcTrain. Alimenté par des articles sur ArcTrain, l’Arctique et la science, il a même été récompensé par un prix dans la catégorie “blog scientifique de l’année”.
Franziska, une diplômée allemande d’ArcTrain, se sovient:
Au tout début de mon séjour en tant que doctorante ArcTrain, nous avons organisé un atelier sur la narration scientifique. Je pense que c’était un excellent point de départ pour toutes les activités déjà présentes dans ArcTrain et auxquelles j’ai pu facilement participer en tant qu’étudiante de la troisième cohorte en Allemagne. Il est très important non seulement de faire de la recherche scientifique, mais aussi de parler de nos connaissances. Et j’ai toujours apprécié qu’ArcTrain soit si actif dans cette perspective.
Séjours de recherche
En tant que groupe international de formation à la recherche, ArcTrain n’était pas seulement axé sur la collaboration scientifique germano-canadienne, mais aussi sur le rapprochement de personnes issues de disciplines scientifiques et de cultures différentes. Chaque étudiant a eu l’occasion de rendre visite à des collaborateurs internationaux et de découvrir leurs recherches, leur culture et leur mode de vie.
Georg Sebastian, un étudiant de la première cohorte ArcTrain, déclare:
En repensant à ma visite à Edmonton (Alberta, Canada) en 2015, je me rends compte que ce fut une période très influente pour moi. Non seulement nous avons appris de nombreuses nouvelles méthodes et acquis des connaissances scientifiques, mais nous avons également été accueillis et intégrés à un niveau personnel. J’aime toujours me souvenir de ces bons moments et, à ce jour, je bénéficie des liens personnels établis à cette occasion.
ArcTrain en chiffres
Bien que le succès d’ArcTrain réside dans les personnes, et non dans les statistiques, il nous serait difficile de ne pas souligner l’incroyable travail réalisé par les étudiants au cours des dix dernières années. Non seulement les cohortes sont parvenues à réaliser des travaux scientifiques impressionnants, mais elles ont également réussi à faire fonctionner les comptes de médias sociaux et à créer un sentiment de communauté entre les étudiants d’une année à l’autre. Si l’on considère le nombre d’étudiants qui sont passés par le programme, c’est un exploit impressionnant!
ArcTrain Canada a diplômé 87 étudiants dans le cadre du programme, y compris des étudiants en master et en doctorat. En Allemagne, ArcTrain a financé exclusivement des postes de doctorat. 36 postes de doctorat ont été financés sur une durée totale de 9 ans (3 cohortes de 12 étudiants chacune). En outre, une aide au voyage, des retraites et des cours sur les compétences non techniques ont été proposés à 13 doctorants associés. En dix ans d’ArcTrain, 167 articles ont été publiés dans des revues à comité de lecture, sans compter les articles encore en cours de révision, les rapports de croisière, les rapports techniques ou les contributions à des conférences sous forme de présentations orales et de posters (pour ces derniers, déjà près de 300 du côté canadien seulement!). Le nombre d’étudiants et d’articles publiés est illustré dans la figure suivante :

Histoires et souvenirs personnels d’ArcTrain
Plus de 50 % des 87 diplômés du côté canadien occupent un poste en rapport avec leur domaine d’études. Il s’agit de postes dans l’industrie, au gouvernement et en enseignement dans tout le pays. Un grand nombre d’étudiants à la maîtrise associés à ArcTrain ont poursuivi leurs études universitaires, dont 13% de ces diplômés poursuivant des projets de doctorat dans le cadre créé par ArcTrain. Cette répartition des domaines de travail est similaire à celle des diplômés du côté allemand. Plusieurs anciens étudiants d’ArcTrain poursuivent leur travail dans le milieu universitaire et la recherche arctique, à différents stades, du post-doctorat à la titularisation, bien au-delà de l’Allemagne. D’autres ont trouvé leur place dans l’industrie en tant qu’entrepreneurs ou employés dans des entreprises plus ou moins grandes, dans le conseil aux entreprises ou dans l’administration publique.
Comme ArcTrain a toujours été en lien avec la recherche arctique, la formation et la carrière des personnes, mais aussi sur les rencontres, les expériences partagées et les moments particuliers vécus par les personnes effectuant leurs travaux de recherche au Canada et en Allemagne, nous souhaitons terminer ce blog par quelques histoires et souvenirs personnels d’ArcTrain.
J’ai rejoint ArcTrain au Canada dans le cadre de mon master (à McGill Université, sous la direction de Bruno Tremblay), en 2017. Grâce à cela, j’ai fait la connaissance de nombreuses personnes, tant au Canada qu’en Allemagne. Ces contacts m’ont finalement amené en Allemagne, où j’ai commencé un doctorat à l’AWI en 2019. Même si le projet/rôle n’était pas lié à ArcTrain, j’ai vraiment aimé ce que faisait ArcTrain, alors j’ai adhéré, cette fois en tant que membre associé. J’ai beaucoup appris, j’ai rencontré des gens très intéressants (que je continue de croiser dans le monde entier) et je suis heureuse de cette période. Je travaille maintenant comme responsable scientifique pour un projet OMM/PCRP (appelé ESMO) et les compétences relationnelles que j’ai acquises grâce à ArcTrain sont vraiment mises à profit.
Bimochan Niraula
Ce fut un tel privilège de faire partie du voyage ArcTrain. Il y a quelque chose d’extraordinaire dans le fait qu’une communauté d’apprentissage se rassemble et crée une géographie commune pour un moment donné. L’école doctorale est une période de formation, où nous passons de chercheurs enthousiastes et inexpérimentés à une diversité remarquable de professionnels en début de carrière, et je suis très reconnaissante à toutes les personnes impliquées dans ArcTrain d’avoir contribué à un environnement dans lequel je me suis épanouie. Je garderai à jamais le souvenir des lieux spectaculaires auxquels j’ai pu accéder et des projets passionnants que j’ai pu réaliser avec le soutien d’ArcTrain. C’est une expérience que je souhaite à tous mes futurs étudiants.
Charles Brunette
J’ai commencé comme doctorant associé à l’Institut Alfred Wegener (AWI), et je suis maintenant boursier de l’ESA et post-doctorant à l’AWI. ArcTrain a été très important pour moi parce qu’il m’a donné l’occasion d’explorer des sciences interdisciplinaires intéressantes et qu’il m’a offert un lieu sûr et encourageant pour développer mes compétences. Il m’a également permis d’entrer en contact avec un réseau extraordinaire et des amis formidables. Grâce à ArcTrain, je peux avoir une vue d’ensemble de la recherche arctique et mieux comprendre les liens entre le climat et l’écosystème de l’Arctique. Le soutien que j’y ai reçu m’a donné la confiance nécessaire pour suivre ma propre voie.
Luisa von Albedyll
ArcTrain m’a soutenue tout au long de ce parcours doctoral, m’a fourni des connaissances et des conseils, et a constitué un point d’ancrage lorsque la pandémie a dressé de nouveaux obstacles sur un chemin déjà rocailleux. La forte communauté de mes collègues et amis d’ArcTrain a été une constante tout au long des quatre années du programme de doctorat. Avec tous les projets individuels, chacun a élargi l’horizon de tous les autres, apportant de nouvelles perspectives dans d’autres domaines et soulevant de nouvelles questions sur mon travail. Les réunions annuelles à Brême et à Montréal, les retraites et le temps passé à l’Université de l’Alberta à Edmonton ont été les moments les plus forts du programme ArcTrain.
Kevin Wiegand
En conclusion, je tiens à remercier tous ceux qui ont participé à ArcTrain et qui ont rendu le programme si unique. En fin de compte, ArcTrain n’est pas seulement un nom ou un numéro de financement sur un formulaire – ArcTrain, ce sont les personnes qui ont donné vie à ce nom.
ArcTrain m’a non seulement offert des possibilités de recherche extraordinaires, mais m’a également mis en contact avec des scientifiques issus de divers domaines de recherche. Comme moi, ils s’intéressent à l’Arctique et je suis heureux que certains d’entre eux ne soient pas seulement des collègues, mais des amis.
Antoine Savard
Lorsque j’ai commencé mon doctorat au sein d’ArcTrain à MARUM (Université de Brême, Allemagne), j’avais une idée très approximative de la science sur laquelle je voulais me concentrer – et aucune idée du réseau qui se cachait derrière le nom “ArcTrain”. Mais après avoir commencé, j’ai rapidement réalisé à quel point ArcTrain était et est spécial. J’ai beaucoup profité des échanges avec des chercheurs de différents domaines de recherche concernant l’Arctique. Ce bénéfice n’est pas seulement un gain de connaissances scientifiques, mais aussi un gain personnel grâce à toutes les personnes extraordinaires que j’ai rencontrées en Allemagne et au Canada, et dans le monde entier. Je suis très fière non seulement d’avoir obtenu un doctorat, mais aussi d’avoir fait partie de ce réseau spécial. Et même après avoir quitté la recherche scientifique sur l’Arctique, je me rends encore compte de temps en temps de la caractéristique d’ArcTrain : Le sentiment d’appartenir à un groupe qui dépasse la durée de tout financement.
Franziska Tell
J’ai rejoint ArcTrain au tout début de mon doctorat en hiver 2022, où j’ai eu la chance d’assister à la réunion annuelle en mai 2023 avant la fin du programme. J’ai présenté mon projet et échangé avec d’autres étudiants sur l’expérience du doctorat. J’ai également eu l’occasion de rencontrer des chercheurs dans divers domaines au Canada et en Allemagne et j’espère conserver ces liens qui pourraient être utiles pour une future carrière dans la recherche universitaire. Rencontrer toutes ces personnes au début de mon doctorat a été un excellent moyen de découvrir toutes les recherches menées dans l’Arctique et la façon dont tous les domaines sont interconnectés. Même si j’ai rejoint ArcTrain vers la fin, je pense que la communauté ArcTrain a été extrêmement accueillante et utile au début de mon doctorat.
Juliette Girard
ArcTrain était vraiment un groupe de formation à la recherche unique en son genre. J’ai fait partie de la première cohorte de doctorants en Allemagne en 2013. Nous étions tous dans le même bateau, en termes de navigation dans un doctorat et, pour certains d’entre nous, complètement nouveaux dans la recherche arctique. Beaucoup d’entre nous se sont littéralement retrouvés dans le même bateau, lors d’expéditions de recherche et d’aventures dans les Monts Torngat !
Rebecca Jackson
Pendant mon séjour chez ArcTrain, j’ai appris que pour comprendre les complexités du climat, de l’histoire et de la vulnérabilité de la région arctique, il faut une équipe et une approche multidisciplinaires, et c’est l’éthique qu’ArcTrain a vraiment défendue. Nous avons tous fait de nouvelles découvertes, forgé de nouveaux réseaux, connexions et amitiés et, surtout, acquis de nouvelles compétences qui nous serviront quelle que soit notre carrière.
Alors que la boucle est bouclée pour ArcTrain, je constate que ma carrière l’est aussi. Dix ans après mon arrivée à Brême, et plusieurs postes de postdoc et projets au Danemark plus tard, je me suis retrouvée à MARUM pour travailler sur un nouveau projet. J’espère être un peu plus sage, certainement un peu plus âgée et toujours aussi fascinée par l’Arctique.
La science était intéressante, les lieux étaient impressionnants, mais les gens étaient extraordinaires. Je me souviendrai toujours des gens. Essayer d’expliquer les satellites et les micro-ondes à des paléo-climatologues était très amusant. Je me souviens m’être perdue dans la forêt en faisant du géocaching. Je me souviens que nous parlions tous des règles à suivre pour mieux concilier vie professionnelle et vie privée et que nous ne pouvions pas vraiment nous y tenir. Je me souviens de Michal et de son amour pour les films artistiques. Je me souviens des doigts gelés, des échantillons d’eau et de la dégustation de très, très vieille boue sur le Polarstern. Je me souviens du feu de camp sur la plage de Torngat. Je me souviens des blagues de Vasco, du rire contagieux de Becky et de l’odieuse justesse de Georg la plupart du temps. Je me souviens de Lera se balançant la tête en bas dans son harnais au parc d’escalade et acceptant la vie. Je me souviens de nos collègues canadiens et de leur gentillesse stéréotypée. Je me souviens de bon nombre de vos exposés de thèse. Je suis heureux de t’avoir connu, toi et ArcTrain.
Raul Scarlat
– traduction en allemand réalisée par DeepL avec quelques modifications mineures par l’équipe du blog / translation to German done by DeepL with some minor edits by the blog team